4e Sommet mondial sur la paix, la sécurité et le développement humain
Le 4e Sommet mondial sur la paix, la sécurité et le développement humain s’est conclu avec une nouvelle assemblée de parlementaires et le retour d’une conférence historique de scientifiques.
La dernière journée du Sommet, le 4 février 2017, fut marquée par deux sessions consacrées à l’Association internationale des parlementaires pour la paix (AIPP), une organisation créée en 2016 par la co-fondatrice de la FPU, Dr. Hak Ja Han Moon, en vue de favoriser le dialogue entre parlementaires au-delà des clivages politiques, culturels ou religieux, et de relever les défis complexes affectant le monde.
Une troisième session fut ensuite consacrée à la 23e Conférence internationale sur l’Unité des Sciences (ICUS), projet initié en 1972 par le Dr. S.M. Moon et son épouse. Poursuivant la série de conférences scientifiques auxquelles ont participé pendant près de 30 ans d’éminents savants du monde entier, le projet ICUS a pour objectif actuel de rassembler des scientifiques de diverses disciplines afin de rechercher des solutions concrètes aux problèmes environnementaux de la planète, au-delà des divergences politiques ou idéologiques.
700 participants de 120 pays, dont plus de 300 parlementaires, assistaient aux cinq jours du Sommet qui avait lieu du 1er au 5 février 2017 à l’hôtel Lotte World, à Séoul. Parmi les participants se trouvaient également des responsables de gouvernement, des dirigeants d’ONG et des universitaires.
L’Assemblée mondiale de l’Association internationale des parlementaires pour la paix (AIPP)
Les deux sessions consacrées à l’AIPP furent animées, l’une par Hon. Dan Burton, ancien membre du Congrès américain de l’État de l’Indiana (1983-2013) et l’un des deux co-présidents de l’AIPP, l’autre par Dr Thomas Walsh, président international exécutif de la FPU. Des représentants parlementaires offrirent de courtes allocutions exprimant leur appui vis-à-vis de l’organisation et leur perspective quant à son action.
Dr. Silvia del Rosario Giacoppo, sénatrice argentine siégeant à la commission sur l’environnement et le développement durable, parla de la culture comme moyen privilégié de favoriser la tolérance, puis aborda des questions clés comme la crise des réfugiés, l’accord de Paris sur le changement climatique, les essais nucléaires en Corée du Nord, etc.
Dr. Haydee Castillo De Solano, parlementaire du Nicaragua, soutint que la réponse au problème principal affectant son pays, à savoir la pauvreté, résidait dans l’éducation, ajoutant que des connaissances comme les sciences ou les mathématiques devaient être complétées par un enseignement sur les valeurs universelles.
Dr. Olga Bogomolets, présidente de la commission sur la santé au parlement ukrainien, déplora la « discrimination géopolitique » à l’encontre des soi-disant « petites nations », dans le lot desquelles elle place son pays, l’Ukraine, qui a récemment connu près de 10.000 morts et 2 millions de déplacés. Elle exprima l’espoir que l’AIPP contribuera à promouvoir un équilibre des « pouvoirs d’influence » à travers le monde.
Hon. Iliesa Delana, Secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports aux Fidji, affirma que la paix exige de transcender les loyautés envers l’ethnie, la classe sociale ou la nation, et de développer une perspective mondiale. Fidji est ethniquement et religieusement diversifié, dit-il, mais pas à l’abri de soubresauts politiques.
Hon. Yoshinori Ohno, ancien ministre japonais de la défense, relata l’inauguration du chapitre japonais de l’AIPP au parlement le 17 novembre 2016, en présence de 63 parlementaires, puis discuta du défi posé par les tendances nationalistes dans l’Union Européenne et des efforts de la FPU pour réformer l’ONU.
Hon. Paulo Pisco, membre du Parlement portugais, s’inquiéta de l’affaiblissement de l’ordre mondial causé par des décisions politiques unilatérales prises sans souci des conséquences ni du facteur humain. Les principes clés pour faire face à des problèmes comme les migrations ou l’environnement, dit-il, sont la responsabilité, l’humanité et la solidarité.
Hon. Khodr Habib, un parlementaire libanais, salua les efforts de son pays contre le terrorisme et l’extrémisme et sa capacité à intégrer le flux des réfugiés syriens. Mais la lutte contre la radicalisation et l’intolérance religieuse, dit-il, ne doit pas reposer uniquement sur des mesures de type sécuritaire ou militaire, mais combiner des stratégies de nature politique, religieuse et économique susceptibles de gagner le soutien des populations.
Hon. Karen Wan-Ju Yu, membre du Conseil législatif de Taiwan, souleva la question des problèmes sociaux et humains – main-d’œuvre à bon marché, conditions de travail déplorables, pollution, etc. – liés à la production des denrées de large consommation importées par les pays développés, comme le café, le thé l’huile d’olive, le cacao, le vin, etc.
Hon. Ek Nath Dhakal, membre du parlement népalais, relata l’inauguration de l’AIPP à Katmandou en juillet 2016, en présence de 300 législateurs comprenant des représentants de 29 pays d’Asie et d’Océanie et 200 parlementaires népalais. L’AIPP, dit-il, doit être politiquement neutre, mettre l’accent sur le dialogue comme base de résolution des conflits, respecter chaque religion et tradition religieuse, et mettre en évidence l’importance de la famille comme pierre angulaire de la paix, de la prospérité et du patriotisme.
Hon. Jong-seong Lim, député coréen, parla de l’impact des récentes élections américaines sur les relations entre la Corée et les Etats-Unis. La décision américaine de se retirer du traité commercial Trans-Pacific Partnership (TPP), ainsi que les essais nucléaires en Corée du Nord, dit-il, susciteront une tension accrue non seulement sur la péninsule coréenne mais dans tout le Nord-Est asiatique.
Hon. Chitralekha Yadav, membre du parlement népalais, affirma son soutien pour les valeurs universelles prônées par la FPU. Alors que les organisations parlementaires sont généralement alignées sur les gouvernements ou se concentrent sur leurs intérêts propres, dit-elle, l’AIPP offre une vision interculturelle et internationale. Une question essentielle reste de réduire l’écart entre pays riches et pays pauvres.
Hon. Emilia Alfaro de Franco, sénatrice et ancienne première dame du Paraguay, souleva la question du nombre croissant de personnes âgées dans son pays en raison de la baisse du taux de natalité. Le Paraguay, dit-elle, est à en quête d’une société plus juste et équitable, où les politiques publiques garantissent la protection des personnes âgées et les droits universels.
Hon. Myung Chul Cho, le premier transfuge nord-coréen élu à l’Assemblée nationale sud-coréenne, actuellement président de la commission sur les droits humains en Corée du Nord du Parti Saenuri, insista sur les différences économiques et politiques entre les deux nations et peignit un sombre tableau des droits de l’homme dans le Nord.
Hon. Jose de Venecia Jr., ancien président de la Chambre des représentants des Philippines et co-président de l’AIPP, lança ensuite un appel à l’action. Maints conflits dans le monde nécessitent la paix et la réconciliation, dit-il, citant sunnites et chiites, la péninsule coréenne, le Moyen-Orient, les conflits territoriaux en mer de Chine, l’afflux des stupéfiants en Asie, etc. Malgré tous les progrès en Asie, dit-il, les inégalités économiques dans la région sont parmi les pires au monde. Il appela à la création d’un « Fonds asiatique contre la pauvreté » afin de lutter contre la pauvreté et les inégalités et soutenir les populations les plus pauvres.
Dr. Sun Jin Moon, présidente internationale de la FPU, présenta ensuite sa mère, Dr Hak Ja Han Moon, fondatrice de l’AIPP. Ses parents, dit-elle, ont enseigné la philosophie de l’amour vrai, prônant la formation d’une même famille en Dieu par le pardon, l’amour et l’unité, et le développement d’une culture du cœur. Seule une culture du cœur, dit-elle, peut transcender les différences ethniques ou religieuses.
Dr. Hak Ja Han Moon, fondatrice de l’AIPP, remercia gracieusement les participants et les invités pour leur présence. Donnant un aperçu de la philosophie qui guida sa propre vie, elle fit référence à Dieu comme Parent universel et à Son rêve de voir l’humanité unie comme une même famille. Seuls des dirigeants forts d’un cœur parental sont capables de résoudre les problèmes du monde, dit-elle, exhortant les participants à assumer cette mission dans leurs nations.
Après ses remarques, elle présenta une plaque à chacun des 13 responsables nommés co-présidents régionaux de l’AIPP. Hon. Erna Hennicot-Schoepges, ancienne présidente de la Chambre des députés du Luxembourg, prit cette responsabilité pour l’Europe.
ICUS : Le rôle, la responsabilité et la pertinence des sciences
Hon. Biman Chand Prasad, membre du parlement de Fidji et directeur de l’Institut fidjien d’études appliquées, anima la séance plénière qui ouvrit la 23e Conférence internationale sur l’Unité des Sciences (ICUS). La première ICUS avait eu lieu en 1972 à New York, et la 22e en l’an 2000 à Séoul.
Prof. J. Martin Ramirez, du Département de psychobiologie et de l’Institut d’études bio-fonctionnelles à l’université Complutense de Madrid, en Espagne, aborda le thème : « Les limites de la science et le rôle des valeurs unifiées ». Dr Ramirez témoigna de sa passion pour une approche ouverte, interdisciplinaire et globale envers la recherche et l’enseignement. Son expérience personnelle de vie à l’étranger et son exposition à des cultures diverses lui ont donné un sens de citoyenneté mondiale, dit-il. Il expliqua sa compréhension de l’unité des sciences : La poursuite de la connaissance est devenue trop spécialisée, dit-il, et il est nécessaire d’unifier les disciplines. Si la recherche scientifique a pour objet un univers commun, les conclusions des différentes disciplines ne devraient pas être contradictoires.
Prof. Luc Montagnier, fondateur et directeur de la Fondation Luc Montagnier, en France, remporta le prix Nobel 2008 de médecine pour sa découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Il parla de l’ADN et de son développement sur des milliards d’années. La vie n’est pas aléatoire, dit-il, elle a un sens, elle tend vers plus d’organisation, de sophistication, et plus récemment vers l’apparition de la conscience et de la connaissance collectives – la science. Grâce à la science, l’humanité a acquis la capacité d’interagir par le langage et l’écriture et la transmission des connaissances d’une génération à l’autre. La science a permis de lutter contre les épidémies et les maladies. On peut contrôler la maladie grâce à une médecine ouverte, basée sur quatre piliers : la prévention, la prévision, la personnalisation et la participation, dit-il. Ainsi, l’unification de la science peut relever les défis sociaux et environnementaux de notre siècle. Il parla ensuite de ses hypothèses de recherche sur les liens entre agents pathogènes et stress oxydant et leur application médicale possible pour traiter le cancer, l’autisme, les maladies de Parkinson, d’Alzheimer, etc.
Dr Glenn Rein, chercheur principal à Innovative Biotechnical Studies, aux États-Unis, commenta ensuite les présentations. Il nota la découverte remarquable par le docteur Montagnier que l’ADN produit un signal radio ou des ondes électromagnétiques, qui impacte l’ensemble du cadre conceptuel de la chimie. Bactéries et virus communiquent par voie électronique, non seulement de façon chimique. Tout comme on peut briser un verre avec un son à haute fréquence, on pourra peut-être traiter la maladie grâce à des ondes radio. Il parla également de technologies alternatives comme sources d’énergie.
La conférence ICUS continua le lendemain en sessions séparées, avec 60 scientifiques de haut niveau, y compris le prix Nobel de Physique 2014 Shuji Nakamura du Japon.